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Music
Cocktail, Photo by Adam Jaime on Unsplash
Brussels, Photo by ssalae

Parcours (stgillesculture)

9 février 2017 > 16 février 2017

- Vernissage le 9 février à partir de 18h30 - Dimanche 12 février à 15h Parcours en parole - Jeudi 16 février à 18h pour le finissage.

0€

Maison des Cultures Rue de Belgrade, 120 1060 Bruxelles

- Vernissage le 9 février à partir de 18h30
- Le dimanche 12 février à 15h Parcours en parole : Alexandre Furnelle - musicien (contrebasse), Magali Mineur et Corinne Pire - artistes de la parole
- Le jeudi 16 février à 18h pour le finissage : Sarah Klenes - chanteuse et Annemie Osborne - music

www.lamaisonducontedebruxelles.be


Conception, production et réalisation
La Maison du conte de Bruxelles
En collaboration avec l’Institut De Mot Couvreur et le Gaffi asbl – Accueil extrascolaire
Bruxelles
Artiste photographe : Rino Noviello
Artiste créateur sonore : Jakes Aymonino


A L’ORIGINE DU PROJET

L’année 2014 a été celle de la commémoration des 50 ans des accords bilatéraux entre la Belgique et le Maroc règlementant le recrutement de main d’œuvre.
La signature de ces accords le 17 février 1964 scellait les relations entre les deux pays. Les évènements qui ont eu lieu autour de cette date anniversaire ont fait de ce moment une grande fête, comme on fête une grande réussite. Mais nous savons que ces accords qui avaient avant tout des buts économiques et concernaient principalement l’industrie belge, n’ont pas été qu’une grande réussite. La plupart de ces hommes et de ces femmes y ont laissé beaucoup et les générations issues de cette vague d’immigration en gardent encore la trace.
Aujourd’hui le contexte socio-économique a bien changé mais l’immigration reste un sujet sensible… Qu’elle soit clandestine ou économique elle reste toujours coûteuse et dangereuse au point de le payer parfois de sa vie.
Qu’on le veuille ou non, la ville est une sorte de miroir qui offre un reflet de la façon dont les hommes et les femmes vivent ensemble. Elle porte en ses murs, dans ses rues, dans ses parcs, à travers ses vitrines de magasins, ses restaurants, ses maisons, les traces des différentes vagues d’immigration. Mémoire « urbaine » faite de pierres, d’inscriptions, de briques et d’espaces verts, elle est un livre ouvert dans lequel l’histoire des habitants se découvre. Le paysage change, les quartiers se modifient, les rues se transforment au rythme des va et vient des habitants qui la traversent. Et une autre histoire apparaît…


L’ESSENCE DU PROJET

Au centre de notre démarche : la rencontre de l’Autre dans ce qu’il a de Même et de Différent et ce quelle que soit son origine, son genre, son âge, sa culture, ses croyances, son trajet…
A partir d’une mémoire, celle des immigrations, nous sommes allés à la rencontre de l’Autre et du Même. Mais quelle est cette mémoire ? Devons-nous par exemple encore parler des « Marocains », des « Italiens », des « Turcs » de Belgique ? N’est-ce pas là une façon de stigmatiser une population qui est installée dans ce pays, dont les enfants sont scolarisés, qui travaille, paie ses impôts, depuis parfois quatre générations ? N’est-ce pas là une façon de pointer du doigt ceux qui seront vus encore une fois comme différents et uniquement comme cela ? Ne serait-il pas plus juste de parler des Belges qui font de Bruxelles une ville « mélangée » et plus largement de la Belgique un pays métissé ?


LE CADRE

Soucieuse de rencontrer au mieux la « mémoire » liée à cette partie de l’histoire de Belgique, La Maison du conte de Bruxelles, en collaboration avec L’Institut De Mot Couvreur (section puériculture) et Le Gaffi, ont réalisé un Parcours photographique dans Bruxelles. Ce parcours a été unique pour chaque participant (âgé entre 6 et 23 ans) et a été guidé par la vision que chacun a de sa ville à travers le prisme de l’immigration, du voyage, de l’exil.
Dans nombre de nos rencontres avec le public, nous constatons un manque flagrant de repères historiques. Or nous sommes convaincus que pour éviter les amalgames et les accusations faciles, une des pistes à privilégier est une bonne connaissance de l’histoire. Apprendre à mettre des mots sur les évènements du passé facilite la compréhension du présent et permet l’utilisation des mots les plus justes possibles pour exprimer une situation. Le questionnement, l’analyse et la critique historique nous permettent en tant qu’artiste – acteur du présent, d’associer à la « petite » histoire des gens, celle plus officielle de la Grande Histoire, qui offre un angle de vue plus général, politique, social et culturel. La mise en perspective de ces deux dimensions offre une vision complète et plus pertinente des faits.
Nous avons eu pour objectif d’accompagner les participants à l’atelier dans une redécouverte originale de l’histoire. Cela a peut-être permis d’apaiser, de conforter ou de comprendre des situations qui de prime abord paraissent injustes, ou violentes, et ensuite de dépasser ce stade pour envisager des actions concrètes dans la dignité et le respect de l’Autre.
Le lien entre artistique et travail sociétal a servi de base à la rencontre avec les participants. Accompagnés par un artiste de la Maison du conte de Bruxelles, un professeur de français pour l’Institut De Mot Couvreur et une animatrice de l’accueil extra-scolaire du Gaffi, ils ont pu évoluer dans le projet à leur rythme, en fonction de leurs envies, de leur curiosité, en s’appuyant sur ce qu’ils connaissaient déjà du quartier Dansaert et celui de la Gare du Nord et en découvrant les nouveaux aspects qui se dégagés au fur et à mesure de leurs explorations.
Tout au long du projet nous avons envisagé les différentes immigrations qui ont fait l’histoire de Bruxelles, qui la font encore aujourd’hui. Cette vue d’ensemble, plus large, nous semble adéquate si l’on veut mettre l’accent sur la citoyenneté d’aujourd’hui plutôt que sur l’origine migratoire.
Le portrait de chaque participant a été associé à deux photographies de lieux.
L’exposition se compose actuellement de 56 photographies dont le format ne dépasse pas les 50 cm. Les supports sont en « forex » matière légère et facilement transportable. A partir des témoignages collectés auprès des participants, la création d’une bande son originale reprend dans son contenu les collectages récoltés tout au long des ateliers et sont mêlés à des créations musicale chantées d’une durée de 14 minutes. Cette création originale peut-être diffusée pendant l’exposition de manière continue.


LES OBJECTIFS

- Renforcer le lien social et le sentiment d’appartenance à une ville, un pays autour d’un projet culturel et artistique fort et partagé.
- Susciter un questionnement et une réflexion sur ce que veut dire pour les jeunes générations « l’identité bruxelloise », sur ce qu’elle représente au travers de traces visibles inscrites dans la ville, dans le quartier.
- Éviter la fracture spatiale, sociale et culturelle en invitant les participants à prendre possession de l’espace de vie autrement, avec un autre regard et une ouverture nouvelle.
- Promouvoir la collaboration entre partenaires associatifs et artistiques autour d’un projet culturel dans Bruxelles.
- Permettre une re-découverte de l’Histoire des immigrations en vue d’apaiser, de conforter ou de comprendre des situations qui de prime abord paraissent injustes, ou violentes et ensuite de dépasser ce stade pour envisager des actions concrètes dans la dignité et le respect de l’Autre.


LE CHOIX DES ARTISTES INVITES

En plus d’une artiste de la Maison du conte de Bruxelles spécialisée dans le « collectage » et l’animation avec les publics, nous avons invité deux artistes à travailler en collaboration étroite tout au long du projet, chacun avec sa spécificité.

RINO NOVIELLO – LE PHOTOGRAPHE
Témoin d’un certain chemin parcouru, son travail est un fragment d’images qui n’appartiennent déjà plus à son auteur. Engagé dans une démarche artistique plasticienne depuis 1996, Rino Noviello est diplômé en photographie, en vidéo et en publicité. Il anime de nombreuses formations permettant à l’art et à la communication de rencontrer la technologie et la culture. Fondateur de l’agence Picturimage, son premier contact avec la lumière disponible date de 1971.
La Maison du conte de Bruxelles réalise depuis de nombreuses années un travail de mémoire dont certaines finalités se concrétisent avec le support photographique.
Rino Noviello a croisé notre chemin lors de projets d’expositions liés à la mémoire : celle des mères « Ma mère et moi » dans lequel des enfants et leurs mamans se rencontraient autour du portrait, mais aussi lors du projet « Itinérances » réalisé à partir d’un vaste mouvement de collectage au Maroc de 2009 à 2013 et diffusé dans le cadre de Daba Maroc, et plus récemment, « Hollywood au pied du Terril » son dernier ouvrage réalisé dans le cadre de Mons 2015.
Le regard particulier qu’il pose sur les personnes rencontrées tout au long de ces projets offre une dimension nouvelle, complémentaire à celle de la parole.

JAKES AYMONINO – CRÉATEUR SONORE
Artiste vocal d’origine basque, il est directeur artistique de la Manufacture Verbale, compagnie artistique située dans les Landes. Musicien, chanteur, artisan vocal comme il aime à se définir, il n’a de cesse d’explorer le son, les rythmes, les variations vocales, les silences, dans toutes leurs dimensions. La Manufacture verbale a été partenaire de nombreux projets organisés par la Maison du conte de Bruxelles. Ils ont notamment mis en place en partenariat avec la Galice un vaste projet européen de coopération culturelle « Voix de Traverse : l’Autre et le même » de 2012 à 2014 dont la mémoire collective a été le cœur vivant du projet. Il est à l’origine de la création sonore de la première étape du projet « Parcours ».

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